Ville(s) Invisible(s)

villes invisibles philippe garenc art 2020

Cristal coulé par gravité au four dans un moule réfractaire. Procédé d’impression 3D perdue.
Impressions 3D par dépôt de filament plastique chaud (PLA)
750 x 600 x 200 mm.
Philippe Garenc 2018/2020
Tous droits réservés – Photographies de François Golfier

Ville(s) Invisible(s) a été réalisée avec le soutien du Centre d’art/Musée du Verre de Carmaux – France


« C’est un conte métaphysique, imaginiste, situationnel, une cristallisation, un moment du verre, un moment de la création en verre, de la création tout court, et même une métaphore du verre, qui pose les questions soulevées encore par le modelage : intérieur et extérieur, envers et revers, recto et verso.
Il faut lire le travail de Philippe Garenc de façon littéraire, mélancolique, philosophique, artisanale, arythmique, poétique, possédée, romantique, chamanique, animiste, comme il le dit lui-même, l’imaginant pris par cette pulsion dévorante de celui qui sait non pas que tout va disparaître, mais qu’il ne pourra pas tout faire, tout voir, tout sentir, tout goûter, et que tout sera avalé dans l’immensité en constante reconversion (le connu, les inconnus). Il faut voir cet essai, subtil, ténu, comme une oeuvre d’art totale, ouverte, infinie, interminable, toujours en voie de basculer vers sa transformation. Accélérateur de particules. » 

Manuel Fadat, historien et critique d’art – 2019.

L’inachèvement possible des formes de la matière et de la pensée

(Un texte original de Manuel Fadat écrit en 2019 à l’occasion de la présentation publique de l’oeuvre « Villes invisibles »)

Mets le turbo, ou L’inachèvement possible des formes de la matière et de la pensée : une œuvre métamorphique.

Ce qui vient. Mnémosyne. En volume. En figures. Mnémosyne ? Ce n’est pas uniquement le nom que porte la déesse de la mythologie grecque, personnification de la mémoire, à l’origine présumée des mots et du langage. C’est aussi celui d’un Atlas (inachevé – qu’est ce qui est achevé ?), qui marque le jaillissement d’une discipline, l’iconologie (« science des images », « analyse des images »), mise au point par un grand esprit qui a frappé l’histoire de l’art, Aby Warburg. S’il n’est pas possible d’expliciter en quelques mots la complexité de cette discipline et les enjeux qui en découlent, nous pouvons toutefois grossièrement évoquer un aspect de sa méthode consistant à agencer des images (reproductions) de différentes époques sur une toile noire avant de les photographier.

L’objectif ? Tisser des liens entre ces époques à partir de l’étude des images ou objets, mais plus encore étudier les « formules du pathos » ou « représentations des émotions »1 et leurs survivances dans le temps. Au-delà, ce qui est fondamental, c’est la mise en évidence de ce à quoi des images articulées donnent accès, ce qu’elles nous donnent à voir, à vivre, à imaginer, comment elle nous permettent (traces, souvenirs, engrammes) d’accéder de façon parcellaire aux choses vécues, toutes humaines (passions, peurs, désirs), de nos ancêtres, et d’envisager d’approcher de leur compréhension du monde.

Tout agencement, dispositif, constitué de formes, d’images, de figures, constitue un régime sensoriel à même de « produire », de « provoquer » (roman, peinture, cinéma, installation, dispositif), une connexion avec l’histoire, l’humanité, soi-même. De toute évidence. La spécificité, c’est ce que l’on en fait, pourquoi on le fait.

Il y a du Warburg, chez Philippe Garenc. Du Warburg de partout. Même si cette survivance passe par les cours d’histoire de l’art auxquels il a assisté, la lecture, la sensibilité. Warburg nous traverse un peu tous : nos matières, nos corps, nos esprits. Il vit, avec sa méthode, encore en nous, comme de grandes figures de l’histoire de l’art, par porosité, par suintement, par bruissements, de manière particulaire. Il fait partie de nos couches, de nos strates, tout comme celles des images fantomatiques que PG pioche sur internet, et fait resurgir magiquement par le truchement de l’informatique et des procédés de fabrication numérique, qui font se lever par petites couches fines des objets, des figures, reproduites, voiles durcis d’images numériques provenant elles du réel mais réelles elles-mêmes. Quand à la perte de leur aura, nous aurions tendance à dire : tout dépend de ce que l’esprit du créateur place dans la reproduction, qui devient production, « duction », entité.

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‘La Partie pour le Tout’ – DESIGN’issime : objets en verre contemporains / Halle du Verre – CLARET(34)

La Partie pour le Tout (Les Arts Codés), Sur une invitation du commissaire d’exposition Manuel Fadat, en collaboration avec Johann Aussage – Les Arts Codés CERFAV
2017/2018

Installation (échantillonnage de paroi) réalisée en collaboration avec Johan Aussage et le Cerfav.

Vue d’algorithme ; divers éléments issus du procédé de fabrication (impression 3D PLA + plâtre réfractaire + verre coloré) ; échantillon de paroi ajourée grandeur nature (bois de peuplier multiplis découpé au laser, verres de couleur coulés par gravité au four, taillés), 2017-2018.

La conception paramétrique est un mode de fonctionnement des logiciels de conception assistée par ordinateur actuels. Il s’agit de définir une entité par des paramètres qui peuvent être modifiés facilement. De cette façon, on change aisément la définition de la pièce.

Les paramètres peuvent être de plusieurs types : intrinsèques (longueurs, angles), cartésiens (coordonnées par rapport à un repère), situationnels (distance, angle entre 2 éléments)

Une contrainte est un paramètre que l’on ne veut pas pouvoir modifier.

Dans La Partie pour le Tout, les paramètres sont en relation avec la technique de fabrication du moule verrier réfractaire ainsi que la capacité du verre à s’écouler et l’accessibilité des parties de la forme à la roue de taille diamantée.

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Foco i Casita bernina

Casita et Foyer
Cristal coulé par gravité
2010 et 2011
Collection de l’artiste et collection privée

Le verre numérique ( conférence )

Philippe Garenc from ENSAD Nancy on Vimeo.

3D PRINTING WITH OR FOR MICRO GLASS CASTING

 

Fab lab : laboratoire d’expérimentation et de coopération

16h-17h30 – Galerie droite Beaux-Arts Paris

Depuis une dizaine d’années, les Fab Lab (contraction de l’anglais fabrication laboratory) développent des lieux propices à l’appropriation citoyenne des outils liés au numérique. Rencontre avec ces espaces de coopération et de création.

Modérateur : Carine Claude, journaliste, Makery

Intervenants :

Samuel Bianchini, Ensad Lab

Albertine Meunier, artiste

Philippe Garenc, fabmanager du Cerfav, Glass Fablab

François Bouis, co-fondateur du 8 Fablab et gérant de la fonderie Barthélémy Art

VERRE, RECHERCHE ET TECHNOLOGIE

Par Manuel Fadat dans la Revue de la Céramique et du Verre Mai-Juin 2016

3D PRINTING LIGHT

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PLA 3D PRINTED